Macrodéchets abandonnés sur les surfaces urbaines : densités, variabilité et transfert par le ruissellement
Résumé
Alors que la consommation et production de déchets sont majeures dans les centres urbains, peu de données existent sur les densités et la typologie des macrodéchets abandonnés, ainsi que sur leur transfert via les eaux pluviales. Une diminution de leurs flux vers les milieux récepteurs passe pourtant par une meilleure connaissance de ces intrants. Les objectifs de cette étude sont de quantifier les densités de déchets abandonnés (> 1cm) sur deux bassins versants de l’agglomération nantaise (surface totale 1,05 km²) et d’estimer leur taux de fuite lié au ruissellement des eaux pluviales. En un an, des comptages visuels ont permis de compter 230 565 déchets sur les surfaces urbaines de ces deux bassins. En parallèle, des ramassages ont permis de collecter et caractériser 12 330 déchets (≈51 kg) sur certaines sections de voirie et 13 645 déchets (≈28 kg) à l’exutoire des eaux pluviales. Les résultats démontrent qu’environ 14 t/an de déchets sont abandonnés sur les sites étudiés soulignant les stocks importants constitués dans les centres urbains. Les zones de passage et consommation importantes (grands axes routiers, arrêts de tram/bus, fast-foods…) constituent souvent des hotspots, tout comme les zones végétalisées. La variabilité temporelle des densités suggère des apports constants, une influence certaine du travail des services de nettoiement et relative des conditions climatiques. En raison de nombreux freins dans le parcours des eaux pluviales, le taux de fuite des déchets vers le milieu récepteur reste faible. Il est toutefois deux fois plus élevé pour les déchets plastiques.