Dans le monde tropical, la place importante accordée aux serpents dans les sphères symbolique et matérielle des populations humaines du passé est bien connue. Cependant, alors que l’impact des pratiques anthropiques sur les faunes n’est plus à démontrer, leur influence potentielle sur la biodiversité des serpents au cours du temps est mal connue. Cela s’explique en partie par le fait que la complexité morphologique de leurs vertèbres, qui représentent l’écrasante majorité de leurs restes dans le registre ancien, entrave l’évaluation de la variabilité morphologique des taxons. Nous explorons ici le potentiel d’une approche en morphométrie géométrique 3D de la forme des vertèbres de serpents à travers l’étude des couleuvres actuelles et passées des genres Alsophis et Erythrolamprus en Guadeloupe. Les résultats démontrent la présence de plusieurs morphotypes de couleuvres dans le registre ancien de l’archipel, qui n’avaient pas été mis en évidence par les approches morphologiques traditionnelles et qui suggèrent la perte d’une part de la diversité morphologique au cours du temps.