Depuis le début du xxie siècle, la cartographie de la mobilité des doctorants a changé, elle s’est élargie et diversifiée ; elle s’accompagne de plus en plus de mouvements multicentriques, même si ces mouvements concernent encore majoritairement les Européens et les Américains. Depuis 2020, cependant, la crise sanitaire a rendu cette mobilité plus compliquée. Elle a pu être empêchée ou fortement limitée. Nous avons émis l’hypothèse que les jeunes chercheurs internationaux, peu étudiés malgré la forte internationalisation de la formation doctorale, ont été particulièrement touchés. Cet article propose donc d’étudier les conséquences de la récente crise sanitaire sur l’expérience des doctorants internationaux en France. Il s’appuie sur une enquête récente par questionnaire. L’analyse des données statistiques et le contenu des questions ouvertes montrent que les restrictions de voyage, les procédures d’isolement et la fermeture des frontières ont en quelque sorte modifié la nature de l’expérience doctorale internationale, augmenté les vulnérabilités, et changé les conditions de travail des jeunes chercheurs internationaux en France.