Peu nombreux sont les travaux qui questionnent le tourisme du point de vue des populations locales. Malgré la mise en place de différentes initiatives que ce soit de démocratie participative ou bien de tourisme alternatif ou durable, les habitants d’un lieu touristique souvent le subissent et ont le sentiment d’être dépossédés de leur propre ville.
 Nous interrogeons alors les caractéristiques non pas des stratégies des décideurs ou des opérateurs du tourisme, mais bien les perceptions/actions des habitants qui faciliteraient l’ouverture à l’altérité (Levinas, 1971 ; Ricoeur, 1990) et ré-enchanteraient ainsi l’expérience touristique. Notre hypothèse étant que la prédisposition à l’accueil de l’autre étant la condition sine qua non pour accélérer, faciliter et rendre « agile » le tourisme, en évitant l’écueil de toute forme de réticence ou simplement de désintérêt. Au travers des résultats d’une enquête sur les imaginaires, menée auprès des habitants de la ville de Nice, nous allons dégager les éléments qui contribuent à la construction du sentiment d’appartenance à un territoire et la fierté de « posséder » son patrimoine matériel et immatériel. Dans une logique circulaire, ces éléments peuvent permettre aux habitants de devenir des véritables ambassadeurs et co-acteurs dans la conception de nouvelles formes participatives de tourisme, et de partager des expériences inédites avec autrui.