La production d'objets en cuivre, en or et en argent se développe à partir de la fin du VIème millénaire av. J.-C. sur le continent grec et dans les îles égéennes. Si des procédés techniques tels que la réduction de minerai ou la fusion des métaux ne semblent pas encore réellement maîtrisés, les populations de la fin du Néolithique égéen sont toutefois capables de fabriquer de solides outils et des parures ouvragées. Sans pouvoir identifier d'ateliers ou d'outillage associés à cette activité, il est cependant difficile de percevoir d'éventuels processus de manufacture. Ainsi, la réalisation d'un projet en collaboration avec l'association "Chalcophore" (Corse-du-Sud) a permis de reconstituer certains de ces procédés. En cherchant à reproduire des objets (outils et parures) issus de contextes néolithiques, différentes "chaînes opératoires" plus ou moins complexes ont été restituées. Les traces laissées à la surface de ces objets sont alors témoins des multiples opérations techniques impliquées (martelage à froid, recuit, abrasion, polissage). En comparant les traces des expérimentaux aux artefacts originaux, il est alors possible de générer un ou plusieurs référentiels, dans l'objectif de mieux comprendre la complexité du savoir-faire et des connaissances techniques du métal au Néolithique égéen.