Les féministes et leurs archives
Résumé
By making the invisible visible, the efforts to preserve and promote feminist archives contribute to the shaping of memories and to the present and future construction of narratives of the past. This book proposes to reflect, in an interdisciplinary dialogue and in different countries, on the constitution, the conservation and the uses of feminist archives. Since the turning point of the 1968s, which transformed the relationship to archives, revolutionized feminism and academic knowledge, it sheds light on and compares the conditions of emergence and implementation of undertakings to record traces, their organizational methods, the political opportunities and the actresses who carry them out, between spontaneous archiving and institutionalization. It gathers contributions from researchers, activists, and archive managers, all of whom are convinced of the fruitfulness of feminist archives, but also of their fragility and the difficulty of defining them once and for all. It shows the reflections and actions of feminists on the preservation of traces, on the strategies of associations and activists, on the functioning of archive centers and the role of "archiveuses" or the links between research and archives. It addresses many questions on the definition of feminist archives, on their methods of collection and conservation, on their place in scientific production.
Les entreprises de sauvegarde et de valorisation des archives féministes, en rendant visibles les invisibles, participent au façonnage des mémoires et à la construction présente et future des récits du passé. Cet ouvrage propose de réfléchir, dans un dialogue interdisciplinaire et dans différents pays, à la constitution, la conservation et les usages des fonds féministes. Depuis le tournant des années 1968 qui a transformé le rapport aux archives, révolutionné le féminisme et les savoirs universitaires, il éclaire et compare les conditions d’émergence et de mise en œuvre d’entreprises de consignation des traces, leurs modalités d’organisation, les opportunités politiques et les actrices qui les portent, entre archivage spontané et institutionnalisation. Il rassemble les contributions de chercheuses, militantes, responsables d’archives, toutes convaincues de la fécondité des archives féministes, mais aussi de leur fragilité et de la difficulté à les circonscrire une fois pour toute. Il donne à voir les réflexions et actions des féministes autour de la conservation des traces, sur les stratégies des associations et militantes, sur les fonctionnements des centres d’archives et le rôle des « archiveuses » ou les liens entre recherche et archives. Il aborde de nombreuses questions sur la définition des archives féministes, sur leurs modalités de collecte et de conservation, sur leur place dans la production scientifique.