Cet ouvrage prend pour objet les parcours biographiques de femmes comoriennes installées à Marseille et qui s’adonnent à des activités de commerce de valise. Le commerce transnational est articulé avec un temps de travail salarié. La plupart de ces femmes ont un emploi atypique (comme nettoyeuses dans l'hôtellerie, l'industrie ou le secteur des services), qu'elles combinent avec le commerce migratoire. Ce commerce consiste à acheter des produits divers (prêt-à-porter, produits alimentaires, etc.), qu'elles revendent en France et dans le pays d’origine. Cela implique de parcourir les places marchandes qui s'étendent du bassin méditerranéen au Moyen-Orient, à l'Extrême-Orient et aux « routes du bled » en Afrique de l'Est. Pourquoi ce type de commerce est-il principalement pratiqué par les femmes ? Quelles sont les motivations et les buts de celles-ci ? De quels appuis – familiaux, sociaux, financiers, etc. – bénéficient-elles ? L’enquête s’intéresse particulièrement à l’agency de commerçantes confrontées à des dominations intersectionnelles en raison de la classe, du genre, de la race, de l’âge et du statut migratoire.