Les « déplacés climatiques », les oubliés de la solidarité internationale et européenne. De la gouvernance au contentieux
Résumé
This contribution illustrates how the solidarity deployed at the international and European level remains embryonic concerning environmental migration, even though it has been on the international agenda for ten years. Although the UN “climate change regime” has recognized climate-displaced persons since the Paris Agreement, the governance of human mobility within this field has been challenged by the slow pace of climate diplomacy (I). And while neither the European Union nor the Council of Europe have yet established a reliable protection instrument, the two organizations are not on the same line and are drawing a differentiated approach that is, in any case, highly inadequate (II). In response to this lack of solidarity, requests for protection from “climate change victims” emerge before the courts. However, this phenomenon is still very limited in terms of acquired protection (III).
Cette contribution illustre combien les solidarités déployées au niveau international et européen restent bien embryonnaires à l’égard des migrations environnementales malgré leur mise à l’agenda international depuis une dizaine d’années. Si le « régime climat » onusien reconnait les déplacés climatiques depuis l’Accord de Paris, la gouvernance des mobilités humaines dans cet espace de négociation internationale est mise à l’épreuve par la lenteur de la diplomatie climatique (I). Et si ni l’Union européenne, ni le Conseil de l’Europe n’ont encore imaginé d’instrument de protection dédié, les deux organisations ne sont pas pour autant sur la même ligne et dessinent une approche différenciée au demeurant très insuffisante (II). En réaction à cette carence de solidarité, émergent -devant les juges- des demandes singulières de protection émanant de « victimes climatiques ». Ce phénomène reste toutefois encore très limité sur le plan des protections acquises (III).