The role of a funerary space in the construction of a ritual landscape: the domainal necropolis of Richeaume XIII, near <i>Aquae Sextiae</i> (France) - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Poster De Conférence Année : 2015

The role of a funerary space in the construction of a ritual landscape: the domainal necropolis of Richeaume XIII, near Aquae Sextiae (France)

Résumé

At the eastern end of the Aix-en-Provence territory (antique Aquae Sextiae), on the southern foothills of Mount Sainte-Victoire, the ancient Domaine Richeaume includes the remains of a vast Roman agricultural domaine; the villa (Richeaume I) and its burial space (Richeaume XIII) have been the object of extensive fieldwork. The creation of the different zones (production, residential housing, burial space) across this domaine reflects the structure and the organization of this landscape.The burial space at Richeaume XIII comprises 43 funerary structures, broadly grouped into two chronological phases: the first to the middle of the third centuries AD, and the second half of the third to the seventh century AD. The first phase of occupation is characterized by the exclusive use of cremation, except for the very young infants. The key element on the site is a large monument, around and within which the Early Imperial funerary elements were situated. During Late Antiquity and Early Middle Age, the southern part of the necropolis was still used. The monument retains an important role in the landscape despite the abandonment of his funeral service.Research at the site was situated within a framework assessing ritual and gesture and is therefore interdisciplinary in nature: common protocols across physical anthropology, archaeo-anthracology and archaeo-thanatology, along with other specialisms (archeology, ceramology, paleobotany, architecture, geomorphology, etc.), with a view to identifying common human gestures. The recognition of the function and nature of the archaeological structures allowed us to define the ritual landscape and suggests variability and complexity in practices across this burial space. This collaboration contributes to the reconstruction of the funerary landscape. The visual prominence of the monument, along with the funerary terrace, are dominant elements in the ritual landscape. Moreover, the various stages in the funeral rites on this site have been identified and allow us to infer the visual, audible and olfactory experiences associated with cremation. All of these elements reflect very specific choices regarding location of the site and the burials. Our study reflects the proliferation of memorial sites and places, as well as the ritual importance of the monument, designed as a funerary garden whose operation is similar to that of a mausoleum. It allows to determine the parameters leading to its inclusion in the domanial landscape. The multiplicity of funeral rites in the Roman world is thus revealed by this interdisciplinary strategy. This approach also implies extreme complexity in Roman ritual landscapes. We also contrast our evidence with evidence provided by written sources.
Situé à l’extrémité orientale du Pays d’Aix-en-Provence (antique Aquae Sextiae), sur le piémont méridional de la montagne Sainte-Victoire, le domaine antique de Richeaume présente les vestiges d’un vaste domaine agricole, dont la villa (Richeaume I) et son espace funéraire (Richeaume XIII) ont été explorés. L’implantation des différents espaces constitutifs de l’espace domanial (activités de production, habitat résidentiel, espace funéraire) répond à une organisation structurée et structurante du paysage.L’espace funéraire de Richeaume XIII a fait l’objet d’une opération programmée (2007-2012). Elle a révélé 43 structures à vocation funéraire, réparties dans deux phases d’occupation majeures : du Ier au milieu du IIIe siècle puis de la seconde moitié du IIIe au IXe s. de n.è. La première phase d’occupation est marquée par l’usage unique de la crémation (19 structures), excepté pour les Très Jeunes Immatures. L’élément fondateur de cette occupation funéraire est l’édification d’un vaste monument funéraire, autour et à l’intérieur duquel s’installent des structures de crémation durant le Haut-Empire. A la fin de l’Antiquité et au haut Moyen Âge, l’implantation funéraire perdure mais se déplace au sud du monument funéraire, qui conserve un rôle de marqueur dans le paysage malgré l’abandon de sa fonction funéraire. L’étude du site, tant sur le terrain que lors de la phase de recherche, s’est inscrite dans une archéologie du rituel et du geste et s’est donc basée sur une approche interdisciplinaire : un protocole commun entre anthropologie, archéo-anthracologie, et archéo-thanatologie, mis en œuvre conjointement à d’autres spécialités (archéologie, céramologie, paléobotanique, architecture, géomorphologie, etc.), afin d’aborder au mieux gestes adoptés. La reconnaissance de la fonction et la nature des structures nous a permis de définir le paysage rituel, qui montre la variabilité des pratiques et leur complexité au sein d’un même ensemble. Cette collaboration a également permis de reconstituer le paysage général de l’espace funéraire. L’aspect visuel marquant de la construction même de la terrasse funéraire et sa position dominante participent de la constitution du paysage rituel, au même titre que les gestes et éléments adoptés dans les bûchers et les tombes mêmes. En effet, les différentes étapes des rites liés aux funérailles sur ce site ont fait l’objet de choix raisonnés, ayant pour but d’allier les aspects visuel, sonore et olfactif lors de la crémation. Cette volonté a un écho dans la dimension plus étendue de la nécropole : ces aspects font également l’objet de gestes réfléchis, dans le choix de la terrasse comme monument, dans le choix de son emplacement, dans l’implantation de marqueurs, dans l’aménagement d’un jardin, … Notre étude traduit la multiplication des lieux de mémoire et des lieux intégrant le rituel et souligne l’importance du monument en terrasse, dont le fonctionnement s’apparente à celui d’un mausolée. Elle permet de cerner les paramètres ayant présidé à son inscription dans le paysage domanial. La multiplicité du rite funéraire en contexte romain est ainsi révélée par ce type d’approche interdisciplinaire. Cette approche laisse aussi entrevoir l’extrême complexité du paysage rituel romain, dans ses multiples phases et dans la variabilité qu’il connait. Nous nous interrogeons notamment sur la notion de sépulture ou de lieu de mémoire que peuvent revêtir les structures liées à la crémation, dans leur définition archéologique au regard de celle suggérée par les textes antiques.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-04078410 , version 1 (23-04-2023)

Identifiants

  • HAL Id : hal-04078410 , version 1

Citer

Gaëlle Granier, Alexia Lattard, Florence Mocci, Titien Bartette, Carine Cenzon-Salvayre, et al.. The role of a funerary space in the construction of a ritual landscape: the domainal necropolis of Richeaume XIII, near Aquae Sextiae (France). RomArché. Archeologia e antropologia della morte: III incontro di studi di archeologia e antropologia a confronto, 2015, Rome, Italy. La poetica delle emozionni: performance e paesaggio rituale (III sessione). ⟨hal-04078410⟩

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