Le trafic de streaming vidéo domine le trafic Internet. Dans ce contexte, l'évaluation de l'empreinte carbone du streaming vidéo a récemment fait l'objet d'une attention particulière, un certain nombre de modèles ayant été proposés pour associer un coût en CO2 à une heure de streaming. Le sujet devient même sensible, comme le montre le récent débat entre le projet SHIFT en France et les experts de l'Agence internationale de l'énergie (IEA). Notre objectif dans ce travail est de comparer les hypothèses de modélisation et les méthodes de calcul utilisées par un certain nombre de travaux récents afin d'éclairer le débat. En effet, les premiers résultats peuvent être contradictoires. Nous nous concentrons sur cinq modèles différents. Nos contributions sont les suivantes : (i) nous établissons un lien entre la différence des résultats et le périmètre de l'étude, par exemple l'inclusion ou non de l'énergie grise (coût de production), (ii) nous démontrons que certaines des hypothèses, bien que nécessaires, sont difficiles à estimer en raison d'un manque de données publiques, (iii) nous remettons en question certaines des hypothèses de modélisation faites en utilisant un déploiement réel d'un serveur de streaming dans un environnement contrôlé avec jusqu'à 2000 clients et (iv) nous proposons une technique pour unifier les modèles et obtenir une estimation de CO2 entre 60 et 400 grammes en considérant l'efficacité moyenne de l'électricité dans le monde entier.