La fouille, au niveau du 2 route des Romains (superficie : 2520 m²), a été réalisée en 2018 en préalable à l’aménagement de la rocade ouest conduit par la CTS (Compagnie des Transports strasbourgeois). À l’époque romaine, cet espace est localisé dans la partie orientale de l’agglomération antique de Koenigshoffen, à 25 m au nord de la route des Romains qui constituait dès le 1er siècle apr. J.-C. un axe antique important de Strasbourg-Argentorate. Quelques aménagements situés à l’arrière d’au moins une parcelle d’habitation ont été fouillés, notamment une cave mise en place dans la première moitié du 2e siècle et des latrines utilisées à partir de la seconde moitié du 2e siècle. Le remplissage de ces dernières a fait l’objet de plusieurs analyses combinées, carpologiques, archéozoologiques, parasitologiques et moléculaires, nous informant sur les consommations végétales et l’état sanitaire des occupants. Les fosses romaines ont été abandonnées et comblées au même moment, au milieu du 3e siècle environ. Dans la cave ont été jetés un ensemble de sculptures funéraires (deux lions et une colonne au serpent) et des éclats d’éléments d’architecture qui signalent probablement la redécouverte, au 3e siècle, de restes de monuments de l’allée des tombeaux du 1er siècle encore en usage au début du 2e siècle. Dans le comblement de plusieurs fosses ont été retrouvés des fragments de parois de fours et des ratés de cuisson, provenant certainement de l’aire de fours de potier fouillée dans le cadre d’une autre fouille réalisée la même année, à quelques mètres au sud. La fouille a également permis d’étudier plus précisément le fossé post-antique large de 4 m et profond d’1,8 m, observé à plusieurs reprises lors d’interventions archéologiques précédentes, sur une longueur totale de 250 m. Les datations radiocarbone réalisées sur les premiers niveaux du remplissage sont concordants et indiquent que le fossé a été mis en place entre le 11e et le 12e siècle. Il est resté ouvert un moment, peut- être un siècle ou deux avant d’être obturé. Cette limite perdure encore au 19e siècle sous la forme du chemin Halbenhoffenweg.