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Article Dans Une Revue Les Possibles Année : 2022

The expertise of working-class neighborhoods on structural racism

L'expertise des quartiers populaires sur le racisme structurel

Résumé

I will start from what is common to the extreme right, political authoritarianism and the fascization of power. Namely, the use of coercion, fully assumed as a determinant of the power relationship. This is precisely what distinguishes an essentially repressive ideological system (whether defined in terms of a political cursor, a method or a historicity) from ideological systems that, even when using repression, cannot claim the use of violence as an ideological foundation. The use of police power is at the heart of this problematic. However, in relation to it, working-class neighborhoods are in a position of real expertise, as they are particularly exposed to this violence and its abuses. The Anti-Criminality Brigades, in particular, created at the departmental level in 1971 by the Prefect who, four years earlier (in 1967), had organized a bloody repression that resulted in nearly one hundred deaths in Guadeloupe, are a direct result of this neo-colonial management of "neighborhoods. It exposes the inhabitants to the arbitrariness of police forces whose behavior in many cases resembles what the sociologist Didier Fassin calls the "para-militarization of the police. It is the origins of this expertise, resulting from an irreplaceable long-term experience and the reflection that it engages, that we wish to question here, in order to shed light on the authoritarian drifts of contemporary governmentalities that do not claim to be originally fascist.
Je partirai de ce qu’il y a de commun entre extrême droite, autoritarisme politique et fascisation du pouvoir. À savoir l’usage de la contrainte, pleinement assumé comme déterminant du rapport de pouvoir. C’est précisément ce qui distingue un système idéologique essentiellement répressif (qu’on le définisse à partir d’un curseur politique, d’une méthode ou d’une historicité) de systèmes idéologiques qui, même en utilisant la répression, ne peuvent pas revendiquer le recours à la violence comme fondement idéologique. L’usage de la puissance policière est au cœur de cette problématique. Or, par rapport à elle, les quartiers populaires sont en position de véritable expertise, tant ils font figure d’espaces particulièrement exposés à cette violence et à ses abus. Les Brigades Anti-Criminalité, en particulier, créées au niveau départemental en 1971 par le Préfet qui, quatre ans plus tôt (en 1967), avait organisé une répression sanglante ayant fait près de cent morts en Guadeloupe, sont directement issues de cette gestion néocoloniale des « quartiers ». Elle en expose les habitants à l’arbitraire de forces de police dont le comportement s’apparente dans bien des cas à ce que le sociologue Didier Fassin désigne comme une « para-militarisation de la police » . Ce sont les origines de cette expertise, issue d’une expérience de long terme irremplaçable et de la réflexion qu’elle engage, que nous souhaitons ici interroger, pour éclairer les dérives autoritaires de gouvernementalités contemporaines qui ne se prétendent pas originellement fascistes.
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Citer

Christiane Vollaire. L'expertise des quartiers populaires sur le racisme structurel. Les Possibles, 2022, 31. ⟨hal-04054397⟩
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