L’Ouest de la France demeure une région pour laquelle les sanctuaires de l’âge du Fer, peu étudiés, sont encore rarement évoqués dans la littérature archéologique, contrairement à d’autres secteurs, tels que le Nord ou l’Est du territoire métropolitain. Néanmoins, ces espaces sans doute communautaires, dévolus à des pratiques rituelles, constituent des lieux de rassemblement importants à l’échelle des sociétés de la fin de la Protohistoire ; ils marquent les paysages et connaissent une occupation souvent longue de plusieurs siècles. Bien qu’ils soient fréquemment perturbés par des aménagements à caractère religieux postérieurs, datés de l’époque romaine, les vestiges des lieux de culte apportent de précieuses informations sur l’organisation et les pratiques collectives des peuples gaulois de l’Ouest de la France. Cette présentation propose un bilan synthétique sur les sanctuaires gaulois entre Loire et Seine, en analysant, d’une part, l’organisation spatiale de ces sites – matérialisation des limites de l’espace sacré, caractérisation des bâtiments et des autres structures qui les composent, zones de dépôts de mobilier – et, d’autre part, leur rôle dans la structuration des territoires à la fin de l’âge du Fer. Tandis que les lieux de culte aménagés au sein des agglomérations sont encore peu connus, d’autres, disséminés sur les territoires des peuples gaulois, semblent fréquentés par des communautés plus ou moins importantes, qui s’y réunissent probablement lors de festins ou pour y déposer des offrandes variées. L’importance de ces espaces partagés entre les dieux et les hommes, pour les sociétés gauloises, se traduit aussi par leur caractère durable : lors de la réorganisation des Gaules, sous le règne d’Auguste, ils seront intégrés au paysage religieux des cités de Gaule Lyonnaise et reconstruits, voire monumentalisés quelques décennies plus tard.