La célébrité à l’heure de la reproductibilité. L’invention de la star de cinéma en France pendant l’entre-deux-guerres - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Hypothèses Année : 2012

Celebrity in the era of reproducibility. The invention of movie star in France during the interwar period

La célébrité à l’heure de la reproductibilité. L’invention de la star de cinéma en France pendant l’entre-deux-guerres

Résumé

Coming after the microgroove but giving birth to a new kind of show, the movie puts an end to the uniqueness and evanescence of the actor’s performance on the stage. From now on, printed on a reproducible material, this performance can be seen exactly the same, night after night and in different places at the same time. Thanks to the expansion of the “Seventh art” a growing number of artists reached consequently a great fame. This evolution started before the First World War, and the fan magazines which just appeared at the end of the 1910s in France led to the public promotion of these so-called “vedettes”. The word “star” was so far extremely rare; it began to be used in French to describe some of these fascinating people. But these actors and actresses, who have become famous thanks to the movie industry, were sometimes considered as some industrial products, manufactured according to specific patterns designed to please the audience. This article tries to determine to which extend the movie star introduced in France a new figure of celebrity, related to the idea of reproducibility. In the French vocabulary of the interwar years, the notion of “star” was closely bound to American movies. In fact, the system practiced by the Californian studios was considered profoundly innovative. However, the figure of the star is not only made of novelty, but also of former elements brought all together into a new light, the sunny light of a legendary Hollywood.
À la suite du microsillon, mais en donnant naissance à une nouvelle forme de spectacle, le cinéma met fin au caractère unique et évanescent qui caractérise sur scène la performance de l’acteur : fixée sur un support reproductible, celle-ci peut désormais être appréciée soir après soir à l’identique, et simultanément en des lieux différents. Le développement du « septième art » a ainsi favorisé l’accès d’un nombre croissant d’artistes à une grande renommée. Débutée dans les années 1910, cette évolution s’accompagne en France, à partir de la fin de la décennie, de la promotion de ces vedettes par une presse magazine spécialisée tout juste naissante. Presque inusité jusqu’alors, le terme de star est bientôt utilisé pour désigner certains de ces artistes au succès fascinant. Or l’idée se fait jour que ces derniers, devenus célèbres grâce à l’industrie cinématographique, n’en seraient que de purs produits, élaborés en série suivant des recettes destinées à plaire au public. Cette étude entreprend de déterminer dans quelle mesure la star de cinéma a introduit, dans la France de l’entre-deux-guerres, une nouvelle figure de la célébrité, marquée du sceau de la reproductibilité. Un examen du vocabulaire de l’époque révèle que la notion de star est étroitement liée au cinéma américain. Le système pratiqué dans les studios californiens est d’ailleurs perçu comme profondément innovant. Pourtant, c’est entre invention et réinvention que se dessine la figure de la star, qui réinvestit un modèle préexistant sous un jour inédit, à la lumière du soleil hollywoodien.

Dates et versions

hal-04034700 , version 1 (17-03-2023)

Identifiants

Citer

Myriam Juan. La célébrité à l’heure de la reproductibilité. L’invention de la star de cinéma en France pendant l’entre-deux-guerres. Hypothèses, 2012, 15 (1), pp.127-144. ⟨10.3917/hyp.111.0127⟩. ⟨hal-04034700⟩
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