Le déterminisme de la morsure de queue est multifactoriel et complexe. La mesure corrective généralisée est la coupe partielle de queue, mais de nombreuses recommandations qui consistent à agir sur l'environnement de l'animal ont été émises afin de réduire cette pratique routinière. Pour progresser, il y a cependant une impérieuse nécessité à développer des recherches pour approfondir notre compréhension des facteurs internes en jeu. Cette synthèse s'intéresse aux facteurs physiologiques-l'état corporel, la sensibilité au stress, la santé et le microbiote-et génétiques, directs et indirects, qui interviennent en interaction avec l'environnement, sur l'expression de ces caractères anormaux. Ces facteurs interagissent pour façonner la prédisposition de chaque animal à mordre ou se faire mordre la queue. Les approches qui s'appuient sur de la prédiction, par l'étude des paramètres physiologiques, n'ont permis d'établir que peu de relations avec les comportements cibles. Des progrès doivent être réalisés sur la caractérisation des animaux, en particulier leur comportement, et de leur environnement physique et social pour mener des actions directes sur les phénotypes cibles. La solution génétique est insuffisamment exploitée pour réduire les morsures de queue, la variation phénotypique observée dépendant fortement d'effets génétiques indirects. L'acquisition de données individuelles en continu dans chaque groupe et dans de grandes populations sur plusieurs générations est cruciale pour pouvoir combiner les effets directs et dus aux interactions sociales. Des modèles analytiques qui tiennent compte de plusieurs facteurs internes à la fois, de leur évolution dans le temps, et de la composition du groupe d'individus sont maintenant disponibles et leur utilisation devrait contribuer à améliorer le bien-être des porcs élevés en groupe.