Partir du brouillard confusionniste et ultraconservateur actuel peut nous permettre de repenser l’émancipation, de réinventer une gauche d’émancipation. La confrontation à trois défis d’aujourd’hui nous invite à élargir l’émancipation vue d’abord et surtout comme autonomie individuelle et collective. Le défi du genre et du virilisme stratégique peut déboucher sur une hybridation du langage des « rapports de forces » et de celui de « la création », faisant son miel de la notion merleau-pontienne d’adversité. Le défi de l’identitarisme peut ouvrir sur les contrées levinassiennes de « la sortie de l’être » ainsi que sur « la créolisation » chez Edouard Glissant. Le défi de l’écologisme peut nous inciter à une dialectique des détachements et des attachements. Ces trois défis remettent en jeu les Lumières d’une façon renouvelée.