Affirmé au plan international dès la fin de la Seconde guerre mondiale en réaction aux atrocités alors commises, ce dernier a été consacré en droit interne français par la loi relative au respect du corps humain du 29 juillet 1994, et érigé depuis en principe à valeur constitutionnelle . S'il peut être conçu, de manière individualiste, comme source de liberté , ce principe peut aussi être vu comme source de devoirs envers soi-même . Kant écrivait ainsi : « Agis de telle sorte que tu traites l'humanité aussi bien dans ta personne que dans la personne de tout autre toujours en même temps comme une fin, et jamais simplement comme un moyen » . Le principe de dignité interdirait dès lors de réaliser des actes susceptibles de porter atteinte à l'humanité qui habite chaque être humain : chacun serait contraint de respecter la part d'humanité qui est en lui . « Le droit au respect de la personne humaine impose l'interdiction de faire de l'homme un objet, ce qui rend impossible de négocier, par soi-même et par les autres, des parties ou des produits du corps humain » .En conclusion, les nouveaux modes de procréation révèlent une réification croissante du corps humain, remettant en cause l'assimilation traditionnelle du corps à la personne juridique en droit français.
Dès lors, si la réforme bioéthique de 2021 paraît consacrer une vision « machinique » du corps humain, participant du glissement vers une médecine améliorative, elle prend soin de contrecarrer toute dérive marchande le concernant.

Il convient ainsi d'étudier, en premier lieu, le mouvement de réification croissante du corps humain (I) et, en second lieu, le refus de toute marchandisation de ce dernier (II).