Marquant un renouvellement de la technocritique, dans la lignée du courant des « technologies appropriées », « low-tech » est devenue depuis une dizaine d'années en France une bannière de ralliement sous laquelle politiser les choix technologiques et l'innovation en prenant en compte les bouleversements écologiques présents et à venir. Celle-ci porte également un projet de démocratie technique à travers sa promesse d'accessibilité des technologies, qui questionne le rôle de l'ingénierie. Le travail ethnographique que je mène dans le cadre de ma thèse en sciences humaines et sociales sur le mouvement low-tech en France me conduit à penser que, loin de constituer une menace pour l'ingénierie, l'approche low-tech offre une opportunité pour en renouveler les pratiques et pour réaffirmer son importance. C'est ce que je montrerai dans cette communication, en développant deux cas d'études de conception et de production de systèmes low-tech sur lesquels j'ai pu réaliser des enquêtes approfondies : le rocket stove et l'éolienne Piggott.