Parmi les grands districts de production de fer brut connus, la Puisaye (Bourgogne du nord – Yonne et Nièvre) figure parmi les plus importants à l’échelle métropolitaine, si ce n’est à l’échelle européenne. Plus de 2500 amas de déchets, marquant l’emplacement d’ateliers de réduction du minerai de fer, sont ainsi connus en prospections (Piétak et al. 2012). Les résultats des travaux engagés depuis 2017 dans le cadre d’un Projet Collectif de Recherche, financé par la DRAC Bourgogne-Franche-Comté et le CNRS, ont permis de révéler la continuité de ces activités de production du fer depuis le premier âge du fer jusqu’au second Moyen âge. Pour la période antique, ces amas de déchets se caractérisent par des extensions et des élévations considérables, atteignant parfois 10 m de haut sur plusieurs centaines de mètres carrés, ce qui est un premier témoignage de la production de volumes de déchets et donc de métal considérables. Dans ce cadre, le recours à la technologie LiDAR s’avérait particulièrement opportune afin de déterminer les volumes des tas encore conservés. Des acquisitions ont été réalisées sur trois secteurs livrant de 1 à 3 amas, à Montholon (Yonne). L’objectif de cette communication est de présenter les résultats d’un master d’archéologie de l’université de Bourgogne centré sur le traitement de ces données. L’ensemble des acquisitions a été traité grâce à des logiciels libres (QGIS ETC à préciser), dont la méthodologie sera détaillée et les apports de chacune des méthodes discutées. Les résultats des calculs volumétriques issus des acquisitions LiDAR ont été confrontés à des prélèvements volumiques effectués en stratigraphie afin d’estimer la masse de scorie présente dans chaque amas. A terme, il s’agit de proposer une estimation des quantités de métal produites à partir de l’analyse archéométrique de l’ensemble des déchets. Un autre questionnement concerne l’étude de l’organisation spatiale des accumulations de déchets voire des ateliers. L’originalité de l’approche permet de préciser pour la première fois, les caractéristiques tridimensionnelles de ces exceptionnels amas de déchets sidérurgiques. Le développement et l’accessibilité des technologies d’acquisition non-invasives permettent de renouveler les méthodes de représentations et d’analyses de ce type de sites archéologiques. Les acquisitions LiDAR menées à Montholon (Yonne) ont pour but d’évaluer le potentiel d’une telle technologie pour l’étude des ateliers de réduction du minerai de fer, dans l’optique de mener des acquisitions plus extensives sur ces espaces de productions, afin de préciser et comparer les volumes de déchets et de métal produits.