Les petits noeuds ferroviaires, instrument sous-estimé de la relance des lignes de desserte fine des territoires ? Etat des lieux critique Résumé Le réseau des lignes ferroviaires régionales est ponctué de gares de bifurcation situées au sein de villes petites et moyennes voire pour certaines d'entre elles en milieu franchement rural. Ces gares ont été implantées par les anciennes compagnies selon des logiques spécifiques qui tenaient davantage à l'architecture de leur réseau qu'à la localisation au sein d'un centre urbain majeur. Cette dissociation entre carrefours ferroviaires et maillage urbain n'a pas posé problème tant que les correspondances étaient systématiquement assurées. Elle a commencé à poser problème lorsque la politique d'arrêts de la SNCF puis des Régions autorités organisatrices, fondée sur l'accélération des circulations dans un contexte de dégradation des infrastructures, a mis fin à ces correspondances systématiques. Le raisonnement en lignes indépendantes les unes des autres a fait le reste. Un constat préliminaire effectué dans le cadre d'un partenariat de recherche avec la Région Normandie a montré cette dégradation du rôle des "petits" noeuds ferroviaires au profit de grandes villes qui ne sont pas des carrefours (donc au prix de parcours parasites) ou tout simplement sans solution de continuité. En interdisant des possibilités d'effectuer des parcours sur lesquels le mode ferroviaire est compétitif par rapport à la route, ce détricotage de la structure antérieure en réseau crée les conditions d'une diminution de l'accessibilité ferroviaire de territoires qui restent pourtant officiellement desservis. Nous proposons un indicateur simple d'efficacité de ces bifurcations ferroviaires, qui a vocation à être appliqué à l'ensemble des noeuds "secondaires".