Dans l’Ouest du Niger, les contraintes climatiques et anthropiques sont à l’origine de la dégradation de la brousse tigrée, formation végétale des revers de plateau. Cette dégradation qui se manifeste à la fois par le rétrécissement des fourrés et l’extension des sols nus perturbe le fonctionnement hydrique naturel de cette formation végétale. Parmi des nombreuses techniques de CES/DRS utilisées figure le sous-solage qui consiste à remanier le sol afin d’améliorer sa capacité d’infiltration. Ce travail vise à évaluer les effets de cette technique sur le fonctionnement hydrodynamique des sols nus de brousse tigrée et leur capacité de stockage. Il est effectué sur le site de Tondi Kiboro (Ouest du Niger). Un aménagement par sous-solage a été réalisé sur ce site à l’aide d’un tracteur travaillant sur une profondeur d’environ 40 cm. Au cours des saisons pluvieuses 2016 et 2017, des mesures quotidiennes de l’humidité du sol ont été effectuées par sondage neutronique. Le même suivi est effectué sur une parcelle témoin. L’analyse de la variation du stock hydrique met en évidence une nette augmentation de la teneur en eau et une profondeur d’infiltration (150 cm) qui triple par rapport au témoin (50 cm). Les stocks hydriques sont aussi nettement augmentés (240 mm contre 150 mm pour témoin). Les profils d’humidité permettent de chiffrer le gain en profondeur d’infiltration (≈100 mm) dû au sous-solage. Il serait intéressant d’analyser l’aspect économique en lien avec l’efficacité des techniques afin de proposer un outil d’aide à la gestion durable des ressources écosystémiques.