Rue d’Alger est un projet d’exposition et de rencontres organisé dans le cadre de la biennale d’art contemporain Manifesta 13 (octobre-décembre 2020). Il proposait la réinterprétation d’éléments urbains marseillais renvoyant aux histoires coloniales, à partir du croisement des perspectives artistiques et de la recherche académique. Il a investi l’Istituto Italiano di Cultura – Marseille (ancienne Casa d’Italia), exemple emblématique de l’architecture fasciste sur le sol français, en ouvrant les portes de ce lieu dissonant, et en révélant les archives. Si le projet Rue d’Alger a questionné la propagande du rêve expansionniste mussolinien, il ne s’est pas limité à l’élaboration d’un discours uniquement centré sur l’Italie. Le positionnement de l’Istituto Italiano di Cultura – Marseille au cœur de la rue d’Alger, nous a invité en effet à élargir notre perspective aux héritages des relations asymétriques que la France a construites avec l’Afrique du Nord. Rue d’Alger a ainsi proposé un dispositif polyphonique et pluriel, dans lequel les artistes et les chercheurs ont pu aborder, à travers différentes activités (performances, tables rondes et séminaires), les « fantômes » du passé colonial en revenant sur la construction de l’espace partagé et circulatoire que pourrait dessiner la Méditerranée d’aujourd’hui.