Deux décennies ont passé et la loi du 3 décembre 2001 continue de faire figure de loi de progrès pour le conjoint survivant qui, depuis Rome, était traditionnellement tenu à bonne distance des affaires successorales. Avec un recul de 20 ans, quel bilan dresser de cette spectaculaire promotion successorale ? La loi de 2001 – quoique légèrement remaniée par celle de 2006 et enrichie par les apports jurisprudentiels – demeure aujourd'hui encore une réforme d'importance, tant en considération des droits nouveaux qu'elle attribua au conjoint successible que des discussions qui s'ensuivirent sur la meilleure manière de les articuler entre eux. Pareille approche rétrospective permet surtout de mesurer combien le droit des successions, droit privé par essence, est doté d'une forte dimension politique.