Ehrsson et col. (2008) et Rosén et col. (2009) ont montré que des patients amputés d’un membre supérieur sont en mesure de ressentir l’illusion de la main en caoutchouc lorsque celle-ci est réalisée sur une prothèse dite esthétique ou robotique. Si cette procédure peut permettre aux patients de faciliter l’appropriation de leur prothèse, elle n’a cependant pas comparé la force de l’incorporation selon le type de prothèse (esthétique, mécanique, myoélectrique). Notre premier objectif sera de tester cette procédure en fonction de plusieurs caractéristiques dont le type de prothèse. Afin d’être pleinement incorporée au soi corporel, il est nécessaire que le patient puisse avoir un fort sentiment d’appropriation vis-à-vis de la prothèse mais également un fort sentiment d’agentivité. Comme nous l’avons présenté dans un récent travail, réalisé sur des participants valides (VanBorren, Touzard, Leseigneur & Brouillet, ACAPS 2021), des stimulations tactiles auto-initiées sur une fausse main peuvent engendrer un sentiment d’agentivité vis-à-vis de cette fausse main, même si cette dernière est immobile sur la table. Notre deuxième objectif sera de répliquer ces résultats auprès de patients amputés du membre supérieur et sur différents types de prothèses. En fonction des résultats, il est envisagé d’inclure cette procédure dans le suivi de réadaptation du patient.