Au cœur d’une immense copropriété à Buenos Aires, le chapitre donne à voir les pratiques par lesquelles les femmes, principales gestionnaires de cet espace, tentent de tenir à flot les immeubles, organisent les assemblées générales, distribuent des tâches, réagissent à l’endettement afin de ne pas tomber collectivement dans la misère. C’est sur cette intelligence et cette capacité d’organisation interne que la survie des immeubles repose. Des réseaux de surveillance et des jeux de dette sans précédent s’organisent. Des décisions sont prises à l’aide de ceux qui sont là, qui collaborent, qu’on aide et qui aident, indépendamment de leur titre de propriété. Le fait d’entretenir, de gérer, de prendre soin des parties communes crée ainsi des nouveaux droits. Ce cas limite offre l’intérêt de mettre à l’épreuve les distinctions habituelles du droit de la copropriété - entre titulaires et résidents, assemblée générale et communauté de voisinage, propriété individuelle et collective. L’état de nécessité des immeubles et la volonté d’y répondre produisent des altérations que le droit ne prévoit pas. Une idée prégnante de responsabilité se dessine, qui détermine qui peut faire quoi et dans la limite de quels usages.