Les victimes du franquisme dans la « plainte pénale argentine »
Résumé
Cet article analyse la construction d’une forme de subjectivité, « la victime du franquisme », dans le cadre de la « Plainte pénale argentine contre les crimes du franquisme ». Ce procès, intenté en 2010, est la seule affaire ouverte couvrant l’ensemble de la période de la dictature franquiste. Elle fait partie de ce qu’on appelle la « compétence universelle ». À partir d’éléments empiriques issus d’un travail de terrain (observations et entretiens) réalisé en 2014 et 2015 dans les plateformes locales espagnoles soutenant la plainte, ce texte analyse l’incorporation et la réappropriation, par les plaignants, du cadre interprétatif des droits humains et de ses dispositifs. La circulation internationale des catégories de « victime » et de « droits humains » affecte les processus de subjectivation des « victimes du franquisme » dans l’Espagne actuelle, abordés dans ce texte dans une perspective anthropologique.