Cet article interroge les facteurs qui ont conduit, à partir de 2010, à une radicalisation des revendications indépendantistes en Catalogne et à une situation de quasi-blocage institutionnel à travers une analyse des discours politiques des exécutifs catalan et madrilène et des nouveaux modes d'activité protestataire mis en place par la société civile. La complexité de cette crise qui pose le problème des limites du cadre constitutionnel de 1978 implique de prendre en compte les interactions qui se créent entre la sphère politique et la société civile au cours de ce cycle de mobilisations. La réflexion s'oriente donc à la fois sur les arguments convoqués dans le discours institutionnel mais aussi sur les nouvelles formes de contestation et d'engagement citoyen à partir du rôle joué par les associations culturelles catalanes dont la stratégie combine intensité émotionnelle et visibilité médiatique.