Cet article contribue à éclairer la manière dont le confinement du printemps 2020 a renforcé ou déplacé les inégalités de classe etde genre, en explorant trois domaines de la vie familiale : la division sexuée des tâches et des espaces au sein des couples, le suivide la scolarité des enfants et l’organisation temporelle de la vie domestique. Il s’appuie sur une enquête par entretiens approfondisauprès de personnes d’âges, de positions sociales et de conditions de logement diversifiés, et en particulier sur les sept enquêté·esayant en commun d’être confiné·es « en famille » (c’est-à-dire avec des personnes d’une autre génération : enfants, parents ou beaux-parents). Il s’agit de montrer comment les propriétés sociales variées de ces enquêté·es (niveaux de diplômes des parents, nombre,âge et niveau scolaire des enfants, situations et modalités professionnelles intra-familiales) se combinent, et ainsi, d’appréhenderfinement les ressorts des inégalités sociales face au confinement déjà observées à grande échelle par le biais d’enquêtes statistiques.