Je voudrais d'entrée de jeu écrire les doutes qui m'ont saisi quand Enrique Klaus et Olivier Koch m'ont sollicité pour intervenir sur le thème des médias dans les "transitions démocratiques". Non pas que le sujet m'était étranger. Travaillant depuis le début des années 1990 sur la manière dont les médias audiovisuels transnationaux contribuent au contournement des censures dans les régimes autoritaires, j'avais, immanquablement, à plusieurs reprises, croisé la route de quelques-unes des recherches considérées comme des incontournables de la réflexion sur la question des médias et de la "transition". Mais, envisageant leurs analyses avec scepticisme, je n'avais pas, sans doute à tort, éprouvé le besoin de réfléchir plus avant sur leurs présupposés et arguments.