En dépit des difficultés d’extraction et de mise en forme qu’il posait, le fer a pesé indubitablement, bien que progressivement, sur l’évolution des sociétés protohistoriques : il a ainsi favorisé l’autonomie d’approvisionnement métallique de certaines régions de même que la spécialisation des tâches, permis un accès plus large aux produits métalliques à travers des échanges, contribué au développement de nouveaux outils, de nouvelles armes... Faire l’état des recherches sur l’économie du fer apparaissait d’autant plus utile que les problématiques et méthodes d’investigation ont considérablement progressé ces dernières années, sur le terrain, avec la fouille extensive de sites d’extraction et d’élaboration, comme dans les laboratoires d’archéométrie. Scories, ébauches ou petits objets en fer ne sont plus tenus pour quantité négligeable. Un enjeu était de confronter les perspectives et bilans des archéologues, des spécialistes de la paléométallurgie et de la paléomanufacture du fer, à partir d’exemples concerts, sans négliger pour autant les aspects de synthèse afin d’inscrire résolument les travaux dans un cadre d’histoire économique et sociale. Trois volets inspirés de la chaîne opératoire du fer structurent ces actes de colloque : métallurgie d’extraction, métallurgie d’élaboration et consommation du fer. Des avancées significatives sont enregistrées dans la connaissance des ateliers de réduction et de forge ; sur les sites de consommation, l’étude du fer, tant qualitative que quantitative, devient une réalité féconde.