Notre objectif, dans cet article, est de reconsidérer les musées de société à partir d’une transformation des rapports aux savoirs, avec la reconnaissance, dans le champ scientifique lui-même, de la pluralité des manières de connaître et participer à la culture. Nous faisons un lien entre les tensions qui ont accompagné l’extension de la catégorie des « musées de société » depuis l’apparition du terme en France, et l’intensité d’un débat contemporain en sciences humaines et sociales. Nous partons de l’émergence et des appropriations de la catégorie « musées de société », puis de la constitution de réseaux mobilisés autour d’une conception sociale et politique des musées, pour présenter ensuite, dans des contextes précis, en quoi consiste une dynamique muséale fondée non sur un développement des « offres », mais sur l’extension des formes d’implication et de participation au sein des communautés de référence des musées. Nous nous inscrivons ainsi dans la continuité du débat inspiré par le projet politique d’émancipation au sein des écomusées et des musées de société.