Cet article propose une réflexion sur ce moment historique caractérisé à la fois par une tentative d’inclure la créativité dans la pratique ethnographique et par un tournant néopositiviste. Nous réfléchissons sur nos pratiques dans les domaines de l’anthropologie, de l’illustration et du théâtre. L’objectif est d’interroger, d’une part, si l’« écriture » est au centre de l’activité de l’ethnographe et, d’autre part, le potentiel heuristique des ethnographies intégrant des méthodologies créatives et des écritures alternatives. L’analyse, qui présente notre expérience à travers des mots et des images, prend trois cas empiriques : le dessin, le « théâtre des affects » (affect theater) et l’« enregistrement graphique » (graphic recording). Nous allons défendre la valeur épistémologique, analytique et représentative de l’usage de la créativité dans la pratique anthropologique, ce qui nous amènera, dans les conclusions, à pointer les conditions nécessaires à la reconnaissance des pratiques créatives et à interroger la notion même de scientificité dans le travail académique contemporain.