Les écrivains d’expression provençale et la Catalogne au XXe siècle, une fraternité intellectuelle et littéraire ?
Résumé
Dans le cadre de la réflexion sur les liens entre la Catalogne et la Provence, cette contribution prend en considération les liens littéraires entre les écrivains d'expression provençale du XXème siècle et la Catalogne, pour voir si, à la suite de l’amitié proclamée par Mistral, la Catalogne exerce ou non un attrait littéraire pour les écrivains provençaux de la période contemporaine. Il s'agit ici, au-delà des relations d’amitiés et des liens humains (notamment liés à l'accueil des réfugiés catalans) d’envisager les liens intellectuels et surtout littéraires. Ce parcours du champ de la création littéraire provençale contemporaine au travers de ce prisme amène à montrer que les liens littéraires se doublent d’une réflexion complexe selon la position des écrivains provençaux sur l’épineuse question graphique. Il apparaît, de façon presque paradoxale si l’on s’en tient à l’amitié proclamée par Mistral et les félibres, mais de façon logique quant à certaines réalités géographiques et relationnelles, que les liens existent surtout pour les écrivains ayant adopté la graphie dite classique (ou « occitane ») : Robert Lafont, Serge Bec, plus récemment Jean-Yves Casanova, tandis que certains écrivains ou intellectuels de graphie mistralienne, et en particulier Sully-André Peyre, tout en nourrissant un intérêt pour la littérature catalane, critiquent les rapprochements qu’induirait la graphie classique qualifiée, justement, de « catalane ».
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