À travers l’étude des petites attentions dans les jeux vidéo, cette communication questionne les stratégies mises en place dans les situations de jeux durant lesquelles les audiences joueuses vont être en mesure d’exercer une forme de bienveillance à l’égard de personnages fictionnels. Autrement dit, cette communication propose d’étudier le game design des petites attentions mais également les façons dont les communautés, par leurs façons de s’approprier un jeu (Barnabé, 2017), actualisent les significations de ces petites attentions. Des exemples de ces phénomènes sont observables lors du marathon des games done quick dont certains défis consistent à « sauver les animaux » (pour Super Metroid, 1994) ou à « faire un câlin à la chèvre » (pour Undertale). De fait, cette communication aura l’opportunité de questionner les modalités d’une forme de matérialité affective. Selon Kevin Vaele, il s’agit d’une perspective critique pour comprendre les façons dont une œuvre vidéoludique suscite l’engagement chez son audience mais aussi les façons dont cette dernière peut se sentir responsable dans les tournures que peut prendre une expérience (2021). A travers l’étude de cas des embrassades et des câlins donnés à des personnages fictionnels au sein d’un corpus de jeux dit indépendants et « triple A », cette communication aura pour ambition de questionner les enjeux, les mécaniques ludiques et les significations discursives de ces petites attentions qui ultimement, permettent à chacun de questionner sa propre morale en jeu (Sicart, 2014). La communication conclut sur le fait que le game design des petites attentions dans les jeux vidéo relève de plus en plus d'une ludicisation sans ludification.