Dans le Massif central, peu d’études portant sur les diatomées ont été réalisées sur les sources en tête de bassin versant et les sources minérales. Ces milieux fragiles sont particulièrement sensibles aux impacts humains et aux pollutions. Pour cette étude, nous avons retenu 20 points d’échantillonnage (sources et ruisseaux) dans la Réserve Naturelle Nationale de la Vallée de Chaudefour. Parmi ces sources, nous avons étudié celles qui étaient utilisées par l’ancien établissement thermal (Ste Anne, Simone) et qui sont caractéristiques de remontées thermo-minérales (eau pétillante et ferrugineuse) et celles situées sur la partie la plus haute de la réserve. Les 20 points d’échantillonnage présentent des différences si l’on considère l’altitude, l’origine supposée de l’eau (profonde ou de surface), les impacts agricoles, etc. En juillet et août 2021, les diatomées de ces 20 sources et ruisseaux ont été collectées et la composition physico-chimique de l’eau analysée. Au total, 232 espèces différentes ont été observées. Une espèce nouvelle pour la science (Gomphosphenia vallei) a été observée et décrite (Beauger et al. 2022). Globalement la qualité de l’eau est bonne à très bonne. Deux espèces sont nouvelles pour le Puy-de-Dôme : Odontidium hyemale (Roth) Kützing et Genkalia digitulus (Hustedt) Lange-Bertalot & Kulikovskiy. Dans la partie haute de la RNN, les espèces observées sont des espèces typiques de tourbière et d’habitats acides majoritairement oligotrophes à oligo-mésotrophes. Dans la partie basse, les espèces observées indiquent globalement une eau de bonne qualité. Parmi les espèces observées, 90 espèces inscrites sur la Liste Rouge (Rote Liste) (Hofmann et al. 2011), comme Eunotia hexaglyphis Ehrenberg et Iconella delicatissima (F.W.Lewis) Ruck & Nakov, ont été identifiées révélant un milieu bien préservé. Il apparait que le nombre d’espèces sur la Liste Rouge augmente quand la conductivité et la concentration en ammonium, calcium, magnésium, nitrates et sodium diminue.