Un regard sera porté dans ce travail sur l'itinéraire de jeunes femmes japonaises venant étudier la composition en France, phénomène prenant de l’ampleur au tournant du 21e siècle, afin de contribuer à documenter la connaissance de l’activité des musiciens japonais en sol français. Il s’agit ici de dégager des pistes permettant à une étude de longue haleine de cerner l’origine, l’étendue, le sens, les modalités et les effets de ce phénomène, la consolidation des modèles pédagogiques et esthétiques franco-européens dans les institutions musicales japonaises ne constituant qu'un aspect partiel de ces effets. Notre objet d'étude, s'il mobilise plusieurs ramifications disciplinaires, théoriques et méthodologiques, fait appel à l'analyse qualitative de données discursives, à même d'extraire des significations attachées à des processus psychiques, sociaux et culturels vécus par des individus situés dans des groupes. La question de ce que cette situation pédagogique requiert concrètement dans l'acte même de composer sera particulièrement posée. Le statut des savoirs compositionnels appris et mobilisés sera également abordé, en ce que ces derniers ne sont pas purement techniques et conceptuels mais sont chargés d'une aura liée à leur contexte culturel. Nous faisons l'hypothèse que la spécialisation de l'étude sur un segment social homogène nous permet de contribuer à répondre aux questionnements généraux soulevés par le colloque et que nous approfondissons ici.