La musique contemporaine impose des questionnements spécifiques à la sociologie et aux sciences de l'information et de la communication. Le.a créateur.trice, compositeur ou compositrice, constitue une figure à l'identité particulièrement feuilletée. Nous choisissons d'isoler ici l'appartenance générationnelle et de genre, et cherchons à en observer la dynamique depuis une pratique tacite et ritualisée de communication. Elle consiste à écrire une notice de présentation de son oeuvre en direction des publics à l'occasion de sa diffusion en concert. L'approche compréhensive cherche à saisir les points de vue nuancés des individus sociaux, un groupe de cinq compositrices, à propos du discours qu'elles tiennent sur leur travail. Elle met en avant les caractéristiques singulières des enquêtées, réunies par le fait d'avoir débuté leur activité dans les années soixante-dix. Se dégage du traitement des données d'entretien des constantes (ambivalence, réflexivité, porosité) ainsi qu'un axe de différenciation qui articule de manière peu attendue conception en matière de genre et d'écriture de notice. Les compositrices « de silence » se réfèrent à une conception universelle de l'individu. Les compositrices « de parole » associent la spécificité d'une écriture-femme à celle d'une musique-femme. Deux conclusions peuvent être tirées de l'enquête. Les notices relèvent bien d'une pratique spécifique de la musique, dans lequel s'exerce le travail du social, notamment en matière de genre.