Observer la gestion de l’alimentation dans la pratique de l’ultra-trail, épreuve énergétique d’ultra-endurance, permet d’interroger sous un angle original les conditions de performance et de maintien de l’intégrité des sportifs (durant la préparation, la course et la récupération). Sur la base d’une enquête ethnologique centrée sur les sous-cultures alimentaires des ultra-traileurs, cette communication a pour objectif de décrire les écarts entre les conduites et logiques alimentaires des coureurs et les conceptions et préceptes experts issus de la diététique savante ou de l’entraînement sportif. Alors que l’incertitude des premières courses montre une sensibilité aux ressources hyper-fonctionnelles des spécialistes (industriels, prescripteurs), la prise d’expérience est marquée par le retour du goût et d’une alimentation plus personnelle et hédoniste, condition de base d’une assimilation de nutriment. Mettre la subjectivité et le vécu des athlètes au centre de l’enquête peut permettre de repenser leur accompagnement.