Les incertitudes climatiques ont des influences sur la dynamique des systèmes agraires. L’agriculture pluviale au Sénégal, avec ses faibles moyens pour anticiper et enrayer les effets des fluctuations climatiques est particulièrement vulnérable aux variations climatiques. L’objectif de cette recherche est d’analyser les initiatives prises par les agriculteurs et les institutions publiques pour faire face aux incertitudes climatiques. Elle est basée sur une analyse des dates de début et de fin des saisons culturales de 1931 à 2020 et un échantillon de 115 producteurs. Les dates de début et de fin de saison dans la région de Matam ont montré des démarrages et des fins très variables. Les différences dans les longueurs des saisons imposent l’utilisation de variétés ou de cultures adaptées au déroulement de la saison. Cependant, il y a des dégâts causés par les fins tardives de la saison ou une non-optimisation des saisons anormalement longues, car la prise en compte des prévisions saisonnières fait défaut. Ainsi, le décalage entre l’adaptation institutionnelle, à travers les prévisions saisonnières, et l’adaptation au niveau local des producteurs est source de maladaptation. La non-intégration de la prévision saisonnière constitue un obstacle majeur à la concrétisation d’une agriculture intelligente face aux changements climatiques.