Les applicatifs sinitiques appartiennent au type bénéfactif, le type le plus commun d'un point de vue translinguistique (Polinsky 2013), et dans lequel le nom appliqué, à savoir, le nom gouverné par le marqueur applicatif, est soit le destinataire, soit le bénéficiaire de l'action. Dans cet article, les constructions applicatives des langues sinitiques du Nord, une zone qui comprend les dialectes mandarins de Lan-Yin et des Plaines centrales, ainsi que le chinois Jin, sont examinées et comparées au chinois standard. Ces marqueurs applicatifs prennent généralement la forme d'un enclitique postverbal, comme [kei 0 ]=gei en chinois standard, qui se développe à partir du verbe 'donner', [kei 213 ] gěi 给. Leur fonction est d'augmenter la valence de la phrase d'une unité dans le cas des verbes bivalents qui sont typiquement de nature volitive. Néanmoins, ils sont également utilisés avec des verbes de transfert qui sont intrinsèquement trivalents, et n'augmentent pas la valence. Ils peuvent être considérés comme « facultatifs». Nous soutenons que pour cette région du nord-ouest de la Chine, les principales différences avec le chinois standard sont (i) l'extension de VERBE=DONNER à tout verbe volitif, y compris un certain sous-ensemble de verbes intransitifs volitifs, sinon (ii) au verbe 'donner' lui-même. Pour certaines langues sinitiques, il existe également une contrainte morphosyntaxique qui exige que l'objet indirect soit préverbal et soit marqué par le cas accusatif/datif:-ha⁓-xa. Enfin, dans plusieurs langues, il existe un (iii) syncrétisme avec le marqueur causatif dont les relations diachroniques possibles sont étudiées. La conclusion souligne le rôle de l'analogie dans l'extension du marqueur applicatif aux verbes intransitifs non accusatifs, créant ainsi les conditions d'un changement sémantique et l'émergence de la fonction causative.