Dans le Marseille du milieu des années 1980, un ensemble de collectifs et de lieux naissent autour des musiques reggae, rub-a-dub, hip-hop, liés aussi à d’autres formes d’expressions graphiques et musicales. Je reviendrai sur ce moment qui marque l’appropriation francophone de ces musiques, localisée dans une ville portuaire en crise et en proie aux tensions sociales et raciales. Dans ce moment s’affirment des identités multiculturelles et des alliances transversales qui gagnent une position dominante la décennie suivante. Toute position n’étant jamais définitivement acquise, de ce point de vue il est utile de revenir sur cette conjoncture. Pour ce faire, je m’appuierai sur des données provenant d’entretiens avec des membres de l’association Massilia Dub et des archives du fanzine Vé qu’elle a édité entre 1986 et 1989.