En 2016, deux ancres en fer ont été découvertes dans la baie d’Aigues-Mortes lors de prospections magnétiques*. Même si leur typologie laissait supposer une attribution antique, ces ancres, de par leurs dimensions exceptionnelles et en l’absence de tout contexte archéologique, méritaient d’être étudiées plus avant. L’anneau d’une des ancres a pu être découpé et a fait l’objet de deux datations radiocarbone. Des observations métallographiques et des analyses chimiques inclusionnaires de l’alliage ferreux ont été menées au préalable afin d’évaluer la teneur en carbone du métal, son hétérogénéité et les possibilités de contaminations. Ces analyses ont également permis d’avancer quelques hypothèses quant à la fabrication de l’objet lui-même. Par ailleurs, l’étude botanique et chimique des résidus fibreux découverts sous l’épaisse couche de concrétions a mis en évidence les restes d’une emboudinure et apporté quelques éléments d’informations quant à sa nature. Les résultats d’analyses et les datations radiocarbone réalisées sur le fer et les restes d’emboudinure seront présentés et commentés au regard des connaissances disponibles pour ces éléments de navigation en méditerranée dans l’Antiquité. *Les prospections et sondages ayant abouti à la découverte des ancres ont été réalisés par le Groupe de Recherche en Archéologie Navale sous la direction de Max Guérout et de Sébastien Berthaut-Clarac.