Service Unionism
Syndicalisme de services
Résumé
L’expression « syndicalisme de services » est fréquemment employée avec plus ou moins de précautions pour caractériser des syndicats de salariés, agricoles et patronaux. Celle-ci désigne l’attention importante accordée à des biens sélectifs, variables, réservés aux seuls membres, pour susciter l’adhésion puis la fidéliser. Cette dimension de l’action collective a été traitée par Mancur Olson. Dans son approche des groupes d’intérêt, Michel Offerlé a souligné les apports possibles de ce cadre d’analyse, retravaillé entre autres en France par Daniel Gaxie, à condition de le débarrasser de son biais rationaliste. Depuis, des enquêtes portant sur diverses organisations professionnelles ont confirmé le caractère heuristique de cette perspective pour comprendre ce qui fait tenir matériellement un engagement ou une adhésion, et en quoi et comment ce rapport aux services peut varier suivant les organisations et les individus. Le « syndicalisme de services » est d’abord un folk concept, autrement dit un label, impliquant de s’intéresser à ses usages indigènes. Cette mise à distance opérée, il s’agit de revenir sur les intérêts à prendre en considération les dimensions de services traversant, inégalement, ces organisations. Tout d’abord, les biens sélectifs qu’elles proposent dépendent de leur construction sur le temps long et des modes de reconnaissance par l’État. Ensuite, on peut lire les services plus ou moins nombreux proposés aux membres comme faisant partie du répertoire d’action collective de ces organisations. Enfin, les services constituent une clef d’entrée pertinente pour questionner les rapports à l’adhésion et au militantisme.
Domaines
Science politique
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)