Le Registre des calenges du bailli d’Arras, ici intégralement édité et traduit du franco-picard en français moderne, est un des rares vestiges de l’activité des juridictions municipales dans la France du Moyen Âge. Il rend compte des procédures faites par les échevins sur la saisine ou calenge du bailli comtal entre 1362 et 1376, soit en tout cent soixante-dix affaires. Il s’agit de vols pour une bonne moitié, d’homicides pour environ un tiers. Au récit des faits, plus ou moins circonstancié, s’ajoutent la défense présentée par l’accusé (aveu, déni, invocation de la légitime défense...), les dépositions de quelques témoins pour les deux tiers des affaires, enfin l’issue de la procédure : relaxe dans la moitié des cas, peine capitale pour les criminels endurcis, bannissement pour un temps (ou bannissement perpétuel sous peine de mort pour les nombreux accusés contumaces), plus rarement condamnation à une amende ou une peine corporelle.