Corrosion du chrome dans les verres fondus
Résumé
Le chrome est l’élément le plus fréquent sur lequel on base la résistance à la corrosion des alliages métalliques réfractaires qui sont appelés à être en contact prolongé avec les verres fondus. Le comportement de cet élément est donc essentiel et il dépend à la fois de la composition chimique du verre et de la température, ces paramètres pouvant conditionner l’établissement et le maintien d’une couche de passivation dont le rôle est de la plus haute importance. La corrosion du chrome pur a été étudiée entre 1000 et 1350°C dans quatre verres fondus différents. Des mesures ont été réalisées en utilisant des méthodes électrochimiques suivies d’examens au microscope électronique à balayage, en vue d’une étude complète des interactions métal <-> verre. L’immersion directe du chrome dans le verre fondu ne conduit pas à l’obtention d’une couche protectrice d’oxyde, même en présence de FeIII ou ZnII. Dans le verre fondu, le maintien de l’état passif du chrome obtenu par une pré-oxydation, est observé à température « basse » et, en cas de perte locale de la chromine, il est restauré par l’action de micro-couplages galvaniques. Quand la température du verre fondu augmente, le chrome finit par revenir dans l’état actif et subit à nouveau une forte corrosion. Cette « température de dépassivation », est proche de 1160°C dans un verre borosilicaté. Elle est d’autant plus élevée que le verre fondu contient des espèces oxydantes (notamment FeIII). Lorsque la température du verre excède la température de dépassivation, on observe le développement d’une couche de borure de chrome CrB à l’interface métal-verre.
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