Apport des marques de croissance squelettique d’ectothermes aquatiques dans la reconstitution des climats continentaux passés
Résumé
Au cours du Néogène, les climats d’Afrique de l’Est étaient complexes et localement variables, impactant l’évolution des écosystèmes. L’intensification du contraste entre la saison sèche et la saison humide représentait sûrement une composante majeure des variations climatiques en milieu continental. Notre projet consiste à étudier le rythme de croissance, à travers les marques de croissances squelettiques d’ectothermes aquatiques (actinoptérygiens et chéloniens), dans le but de quantifier l’amplitude de la saisonnalité et son évolution au cours du temps. Après calibration dans l’actuel sur la base d’une expérimentation et de l’étude de spécimens sauvages, ce nouveau marqueur de saisonnalité pourra être utilisé dans l’ancien, afin de reconstituer les climats continentaux passés. Cette méthode sera appliquée notamment sur des fossiles provenant de l’Omo, entre 3.5 et 1 Ma (Formation de Shungura, Ethiopie) représentant des sites clés de l’évolution humaine.
Nous détaillerons les résultats de l’expérimentation animale. Ils montrent une corrélation entre la croissance somatique et celle enregistrée dans les pièces squelettiques, ainsi qu’un impact prépondérant sur la croissance de l’apport en aliments, et de la température dans certains cas, plutôt que de la durée du jour. De plus, nous présenterons les résultats préliminaires obtenus sur des fossiles et qui suggèrent des changements dans le rythme de croissance chez des espèces données à différentes époques.