Limits to green growth
Des limites à la croissance verte
Résumé
In response to the unsustainable nature of current brown growth, the concept of green growth, supposedly compatible with the environment, has been proposed. However, a literature has developed around the unfeasibility of green growth and this article aims to contribute to it on the basis of a reasoning combining (i) the concept of creative destruction; (ii) the distinction between environmental limits, physical limits in the (very) long term and technological limits in the short-medium term; (iii) the description of the possible consequences of the limits on the trajectory of the economy
The combination of environmental and physical limits means that indefinite growth (even green growth) in a finite world is impossible. In the long term, the economy can at best tend towards a stationary state. In the medium term, because of an impact effect (due to pollution) and a crowding-out effect (which diverts labor and capital from the production of goods and services), technological limits are likely not only to slow down growth but also to bring the economy into decline (at least transitorily).
If innovations (including environmental ones) continually allow technological limits to be pushed back (with diminishing returns due to physical limits), they ultimately exacerbate the contradictions between growth and environmental limits. Far from being the solution, innovations are also the source of the problems because they are at the heart of the creative destruction at the basis of growth.
Given the technological limits and the urgency induced by the fact that a number of environmental limits have already been exceeded at the global level, it is problematic, to say the least, to aspire to a transition from the current brown growth to a green growth in the coming decades. To replace brown growth, the alternative is not between green growth and degrowth, but between undergone degrowth and voluntary degrowth.
En réponse au caractère insoutenable de la croissance brune actuelle a été proposé le concept de croissance verte, supposée compatible avec l’environnement. Une littérature s’est cependant développée autour de l’infaisabilité de la croissance verte et cet article a pour but d’y contribuer sur la base d’un raisonnement combinant (i) le concept de destruction créatrice ; (ii) la distinction entre limites environnementales, limites physiques à (très) long terme et limites technologiques à court-moyen terme ; (iii) la description des possibles conséquences des limites sur la trajectoire de l’économie.
La combinaison des limites environnementales et physiques impose qu’une croissance (même verte) indéfinie dans un monde fini est impossible. A long terme, l’économie peut au mieux tendre vers un état stationnaire. A moyen terme, à cause d’un effet d’impact (dû aux pollutions) et d’un effet d’éviction (qui détourne le travail et le capital de la production de biens et services), les limites technologiques sont susceptibles non seulement de ralentir la croissance mais aussi d’amener l’économie en décroissance (au moins transitoirement).
Si les innovations (y compris environnementales) permettent continuellement de repousser les limites technologiques (avec des rendements décroissants à cause des limites physiques), elles exacerbent au final les contradictions entre croissance et limites environnementales. Loin de seulement constituer la solution, les innovations sont aussi la source des problèmes parce qu’elles sont inscrites au coeur de la destruction créatrice à la base de la croissance.
Etant donné les limites technologiques et l’urgence induite par le fait que nombre de limites environnementales sont déjà dépassées au niveau mondial, ambitionner dans les prochaines décennies une transition de l’actuelle croissance brune vers une croissance verte est pour le moins problématique. Pour remplacer la croissance brune, l’alternative n’est pas entre croissance verte et décroissance, mais entre décroissance subie et décroissance choisie.
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