Ce chapitre vise à revenir sur les mesures prises par le Conseil régional Grand Est au cours de la séquence ouverte par le développement du cluster mulhousien, c’est-à-dire en « conjoncture critique ». Dans cette situation d’incertitude, voire de désordre, la gestion de crise inédite et à plusieurs échelons territoriaux apparaît particulièrement intéressante à analyser, au regard d’une porosité entre les secteurs sociaux, de la moindre prévisibilité du monde social, et des bouleversements tactiques et cognitifs. Ce chapitre analyse à cette aune la mise en œuvre par le Conseil régional, dans des délais d’une rapidité inédite, de nouveaux instruments de politiques publiques – en particulier le Fonds régional « Résistance » pour aider les entreprises en grande difficulté ou la Société d’économie mixte (SEM) « Dynamise » pour massifier l’achat de tests au moment de la fin du confinement – particulièrement visibles médiatiquement, qui ont permis aussi à cette institution encore jeune (née de la fusion des trois anciens Conseils régionaux d’Alsace, Champagne-Ardennes et Lorraine en 2016) de se saisir de compétences – sur le plan de la santé, notamment – qui ne sont pas a priori au cœur de celles conférées au pouvoir régional . Il se fonde sur un corpus d’articles dans la presse nationale et régionale relatifs aux décisions de la région et les interventions de son président, et sur des sources administratives sur les politiques publiques régionales décidées et mises en œuvre au cœur de la crise sanitaire et économique.