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Article Dans Une Revue Revue générale de droit international public Année : 2018

La sécurité collective au révélateur de l'arme chimique

Julien Ancelin

Résumé

The military strikes led by the US, UK and France in Syria, took place outside of the UN Security Council’s endorsement in light of the possible use of chemical weapons by the Syrian regime in Eastern Goutha in April 2018. It did so in order to bypass the Security Council’s institutional deadlock, which would have otherwise prevented any forms of retaliation. According to the coalition, these strikes eliminated chemical weapons facilities that were part of the regime’s clandestine chemical program. The lawfulness of this action may not however be justified by the findings of the Organization for the Prohibition of Chemical Weapons investigators since their work, intended to establish the exact circumstances of the events that took place in Douma, only started in the aftermath of the strikes. It would have been preferable to enforce the use of preliminary verification mechanisms, characteristic of the law of disarmament. This would have supported the establishment of a multilateral solution to this conflict in order to avoid any further violations of international law, instead of enabling the formation of alternative accounts that only strengthened suspicion.
La intervención militar iniciada por una coalición formada por los Estados Unidos, Gran Bretaña y Francia en la noche del 13 al 14 de Abril de 2018 se llevó a cabo sin autorización del Consejo de seguridad. Pretextando que el régimen sirio volvió a recurrir a las armas químicas en Duma el 7 de Abril de 2018 en el contexto de la batalla de la Guta Oriental, los Estados coaligados actuaron a expensas de la legalidad y eludiendo el bloqueo que paraliza la instancia onusiana en su gestión de la situación siria. Según lo comunicado por la coalición, el recurso a ataques selectivos llevó a eliminar instalaciones que harían parte del “programa químico clandestino” del régimen sirio. Sin embargo, la acción emprendida no puede basarse en las conclusiones de la Misión de Investigación desarrollada bajo los auspicios de la Organización para la Prohibición de las Armas Químicas. En efecto, con el objetivo de arrojar luz sobre las circunstancias exactas de los eventos acaecidos en Duma, esta misión sólo empezó sus trabajos después de intervenir la coalición. El recurso previo a los mecanismos de investigación, característico del derecho del desarme, hubiera impedido la elaboración de relatos alternativos que cultivan la desconfianza y se alejan de la búsqueda de una solución multilateral a un conflicto que no deja de ser el escenario de la violación de los principios cardinales del derecho internacional.
L’intervention militaire engagée dans la nuit du 13 au 14 avril 2018 par une coalition composée des États-Unis, de la Grande Bretagne et de la France s’est opérée sans l’autorisation du Conseil de sécurité. En agissant au motif que le régime syrien aurait eu, une nouvelle fois, recours aux armes chimiques à Douma le 7 avril 2018, dans le contexte de la bataille de la Goutha orientale, les États coalisés ont contourné, au risque de l’illicite, le blocage qui paralyse l’instance onusienne dans son traitement de la situation en Syrie. Le recours à des frappes ciblées est parvenu, selon la communication de la coalition, à éliminer des installations qui composeraient le « programme clandestin chimique » du régime syrien. L’action engagée ne peut toutefois pas s’appuyer sur les conclusions de la mission d’établissement des faits déployée sous l’égide de l’Organisation pour l’interdiction de l’arme chimique. Destinée à faire la lumière sur les circonstances exactes des évènements survenus à Douma, cette mission n’a débuté ses travaux qu’après l’intervention de la coalition. Le recours préalable aux mécanismes de vérification, caractéristiques du droit désarmement, aurait permis d’éviter la construction de récits alternatifs entretenant la défiance et éloignant la recherche d’une solution multilatérale à un conflit qui ne cesse d’être le théâtre de la violation des principes cardinaux du droit international.

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  • HAL Id : hal-03910078 , version 1

Citer

Julien Ancelin. La sécurité collective au révélateur de l'arme chimique : À propos de l'intervention des 13 et 14 avril 2018 de la coalition (Etats-Unis, Grande-Bretagne, France) contre le régime syrien. Revue générale de droit international public, 2018, 3 (122), pp.571-597. ⟨hal-03910078⟩
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