L’objet de ce travail de recherche est le bois des ruches pour les colonies d’abeilles domestiques. Il s’agit ici de questionner, au-delà de son rôle structurel fondamental, l’usage du bois dans l’habitat des abeilles : dans quelles mesures le bois promeut les conditions d’un confort, entendu comme l’ensemble des qualités sanitaires d’un environnement de vie et de production (la ruche), aux bénéfices des colonies d’abeilles ? Pour répondre à ces questions, nous adoptons, d’une part, une approche mécanique afin d’étudier le rôle du matériau bois sur l’environnement hygrothermique interne de la ruche dans la perspective de déterminer les contributions physiques du matériau bois sur la résilience des abeilles face aux modifications du climat extérieur. Nous abordons d’autre part la question du rôle du matériau bois sur le climat chimique interne avec des outils de d’écologie chimique afin de déterminer leurs contributions face aux menaces pathogènes auxquelles les colonies sont confrontées – en particulier, le Varroa Destructor (acarien parasite de l’abeille). En troisième lieu, ce travail de recherche convoque les sciences sociales afin d’explorer les savoirs chez les apiculteurs et les fabricants de ruches relatifs à l’impact du matériau des ruches sur les colonies. Enfin, un outil innovant d’observation continue d’une colonie est développé : une ruche plate (2 dimensions) qui permet d’observer l’influence de l’environnement proche sur le comportement des abeilles grâce à des instrumentations physiques du climat interne couplées à l’acquisition d’images du super-organisme à l’échelle de la colonie et de l’individu abeille.